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Durant les oraux, la posture, la présentation de votre exposé et votre élocution sont des atouts déterminants pour réussir ces épreuves difficiles (oral de leçon et entretien de spécialité). Dans cet article, grâce à mes deux années d’expérience à Vichy, je te donne les éléments « techniques » que j’ai pris en compte durant mes oraux. Je pense que ces paramètres m’ont réellement permis de décrocher le concours du CAPEPS. Toutefois, ces éléments que je te propose sont des références personnelles issues de ma propre préparation au concours. Elles ne conviendront pas forcément à l’ensemble des candidats. De ce fait, tu peux t’en inspirer et faire mieux que ce que j’ai déjà réalisé.
Tu es prêt ? On rentre dans le concret ! C’est parti !
I) Permettre au jury de se situer tout au long de l’entretien
Il est important de se démarquer par rapport aux autres candidats. En effet, après plusieurs oraux, le jury peut parfois manquer d’attention à cause de la fatigue accumulée. Effectivement, en fin de journée, ça devient compliqué pour le jury de garder toute sa concentration. Il faut donc le guider au maximum durant ton exposé et ton entretien afin de faciliter sa compréhension et clarifier tes propos. Par exemple, tu peux donner plusieurs feuilles au jury montrant clairement ton intervention.
Le plan de ton exposé
Pour permettre au jury de te suivre, montre-lui les grandes étapes de ton exposé :
1) Présentation du contexte
2) Définition
3) PFD (supprimé)
4) Justifications
5) Stratégies d'intervention
6) Profils (video)
7) Objectif de leçon
8) Situation d'apprentissage
9) Conclusion et perspectives
Pour avoir davantage d'informations sur la méthodologie de l'oral de leçon, c'est ici !
II) Ta situation d’apprentissage
Schématise ta situation d’apprentissage sur une feuille A4. Montre la forme de groupement, l’agencement spatial, les rôles sociaux… En effet, il faut que le jury imagine clairement ta classe « en action ». La situation d’apprentissage doit toujours avoir un lien avec ton PFD, que ça soit avec l’agencement spatial, le groupement, les rôles… tout doit apparaitre ! Sinon, la question du « en quoi votre situation d’apprentissage répond à votre projet de formation ? » peut arriver. Et dans ce cas, ça devient compliqué de répondre si tu n’as pas d’autre « cartouche » sous la main. Pour éviter cela, fais fréquemment des liens entre l’environnement didactique que tu as mis en place et ton projet de formation.
Attention à la situation « magique » ! Montre les différentes étapes de l’apprentissage, que ce soit pour l’élève pratiquant ou pour le coach par exemple.
Comment les élèves vont apprendre ?
À travers quelle fiche d’observation ? Quels critères d’observation ?
III) Mettre en avant les transformations motrices
Dans les rapports du jury, il est souvent relevé que les candidats ne mettent pas assez en avant les transformations motrices des élèves. De plus, le jury constate souvent une EPS « zapping » (J-L Ubaldi, Les compétences, 2005). En effet, le candidat veut tout faire apprendre à l’élève en une seule leçon d’EPS ! Sois ambitieux certes, mais pas trop…au point de tout vouloir travailler.
Mon conseil : milite pour une EPS de l’anti-zapping ! Pour cela, pose-toi une seule question : quel pas en avant moteur majeur pour ces élèves ? Il te reste donc à cibler un objectif moteur clair et précis !
En ce sens, sur une feuille A4, tu peux schématiser le « passer de … » à «…» en dessinant la transformation motrice majeure que tu souhaites faire acquérir à tes élèves. Par exemple, en boxe française, passer d’une touche non réglementaire (bras cassé/jambe cassée) à des armes valides (bras ou jambe tendu/e).
IV) La règle des « 3V »
Ton corps est un véritable outil de communication. En effet, les études d’Albert Mehrabian (Professeur de psychologie de l’université de Californie) le prouvent. Ce chercheur a montré que 93% de la communication serait non-verbale. La règle des « 3V » se rapporte aux 3 parties de la communication qui font sens et qui sont retenues par autrui. En effet :
7 % de la communication est verbale : la signification et le sens donnés aux mots.
38 % de la communication est vocale : ton intonation et le son de ta voix.
55 % de la communication est visuelle : ton attitude (expressions du visage et le langage corporel).
Il faut donc que tu soignes ta communication non-verbale et corporelle. Dis-toi que tous les petits détails corporels comptent durant l’entretien et qu’il ne faut rien négliger.
Sourire : un élément important de la communication non-verbale. Tu dois soigner l’expression de ton visage. Le sourire montre une confiance en soi et une affirmation de soi.
Bien s’habiller : évite les tenues du style t-shirt, bermuda, jogging… Privilégie plutôt une chemise et un pantalon chino.
Affirmer ses propos : sois sûr de tes propos. Tu dois accentuer certaines phrases, certains mots en augmentant le son de ta voix, en faisant des arrêts… puis reprendre avec des phrases ou des mots flashs. Évite absolument d’être monotone devant le jury. La prosodie est ton amie, ne la néglige pas !
V) L’attitude durant l’entretien
À la fin de ton exposé, la partie la plus compliquée arrive. En effet, c’est parti pour un temps de questionnement et de dialogue avec le jury. Reste zen, inspire un grand coup et garde ton sang-froid.
Plusieurs conseils peuvent être donnés pour mieux appréhender cette phase délicate pour un grand nombre de candidats :
Prendre du recul et s’affirmer : Les interrogations du jury peuvent parfois te mettre dans le doute. Ne remets pas en cause tout ton exposé à tel point de changer l’intégralité de ta leçon. Toutefois, tu peux te rendre compte lors des questions de l’entretien qu’il te manque une étape importante dans ton exposé ou que tu as fait une erreur. Dans ce cas, tu dois le faire savoir et le reconnaître. Puis montre que tu es un futur enseignant capable de raisonner, de t’adapter aux situations imprévues en formulant de nouvelles propositions.
Répondre à la question : Dans le stress et l’anxiété de l’épreuve, il se peut que tu ne comprennes pas clairement la question du jury. Plutôt que de répondre à côté, n’hésite pas à demander de répéter la question ou de simplement dire que tu n’as pas compris son sens. Le jury est bienveillant, il ne cherche en aucun cas à te plomber. Attention, il se peut que tu sentes que le jury répète sans cesse la même question. Cela voudra alors signifier qu’il cherche à te faire dire quelque chose qui n’est pas clair ou qu’il manque une étape dans ton exposé. Tu dois essayer de détecter et de ressentir cette « phase de redondance » pour intervenir vite sur le problème.
Montrer ta réflexion : Lorsque le jury te pose une question, prends le temps de réfléchir à ce que tu vas dire. Cette attitude montre que le candidat pose une vision réflexive sur ses pistes d’intervention. En outre, cette étape te permet de mieux analyser le sens de la question posée.
Montrer des nuances : Durant l’entretien, il se peut que tu changes certains dispositifs de ta leçon (groupement, répétitions, rôles, stratégies d’intervention…). N’hésite pas à montrer les limites/nuances à ton projet de formation face à ces caractéristiques d’élèves.
Rappeler ton projet de formation : Réponds à la question du jury et fais des liens avec ton projet de formation. C’est l’un des éléments majeurs de ta note : avoir la capacité de justifier tout au long de l’entretien son projet de formation disciplinaire.
VI) Pour conclure sur la posture à adopter pour réussir au CAPEPS
Nous l’avons abordé dans cet article, la part non-verbale de la communication n’est pas à négliger durant les oraux du concours. Toutefois, bien que cette forme de communication ait toute son importance, il ne faut en aucun cas négliger ta méthodologie de l’oral.
L’organisation de tes brouillons te permettra aussi d’être plus à l’aise dans ta communication. Tu chercheras moins sur tes feuilles et tu pourras dégainer les bons mots et les bonnes réponses au bon moment. C’est une condition importante pour te mettre en confiance pour mieux aborder les questions du jury.
Sur mon site internet, un cadre méthodologique est disponible gratuitement pour t’aider à mieux structurer ton oral de leçon ou/et de spécialité.
Durant l’entretien et ton exposé, tu dois donner cette impression d’un futur professeur d’EPS organisé et réfléchi. Garde toujours en tête que le jury est présent pour te recruter !
Bon courage et bonne continuation à toi dans cette année de concours !
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